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La ville, ou plus largement l’espace urbain, est le laboratoire d’Hélène Delépine qui puise son répertoire de formes dans les architectures et les différents éléments qui la composent. Profil de bâtiments industriels, lignes de construction, fragments de façade, fenêtres, corniches ou mobilier urbain… tout est repéré, étudié, collecté.

Ainsi extraits de leur contexte, ces détails s’individualisent. De simples éléments, ils deviennent entités sculpturales à part entière ; et c’est le prisme de la céramique qui leur insuffle toute leur portée, toute leur autonomie.

Par un jeu de construction où les rapport d’échelle et de points de vue sont redéfinis, ces formes abstraites issues du réel se singularisent et s’esthétisent. C’est ensuite le travail de la terre qui, par effets de matière et de texture, couplés au rendu de la couleur, confère à chaque pièce son unicité.

Tout comme un sample musical fait ressurgir une mélodie oubliée, ces échantillons, collectionnés puis transformés par l’artiste, nous poussent à porter une attention renouvelée, un regard neuf sur les formes qui habitent notre quotidien.

Objets hybrides, sorte de totems urbains et atemporels, ses pièces dialoguent avec notre mémoire visuelle et nos perceptions sensibles. Oscillant entre fiction et réalité, entre reconnaissance et étrangeté, les sculptures d’Hélène Delépine réactivent notre rapport sensoriel, physique et psychique aux formes et aux architectures qui nous entourent.