Exposition inaugurale

Œuvres de Christine Jean, Benjamin Fouet et Hélène Delépine

Il est des moments de vie au cours desquels la résonance que provoque un mot, une phrase ou une citation, nous saisit. Ce qui se joue et qui retient alors toute notre attention, c’est cette adéquation troublante avec nos pensées, notre intériorité, dans cette temporalité particulière.

« Étendue rêveuse »*

En filigrane, d'autres notions s'entrelacent et ouvrent les portes de l’imaginaire :
espace et onirisme, réalité et subjectivité, monde physique et intériorité, surface et profondeur.

En deux mots, l’étendue rêveuse appelle à la découverte et à la sensibilité, et résume avec justesse et poésie l’ambition qui est celle de la galerie.

Forme de définition ou de mantra, choisir d’en faire le titre de l’exposition inaugurale, c’est partager cette invitation.

À la fois espace d'accrochage et de contemplation, mais aussi support de création et d'expression artistique ;
à la fois lieu bidimensionnel et bisensoriel, espace représenté et intériorisé,
l'étendue rêveuse est, pour l'artiste comme pour le regardeur, le lieu de tous les possibles.

En regroupant des artistes aux univers et techniques variés ;

en proposant un accrochage qui crée le dialogue entre les œuvres ;

en favorisant la projection par des scénographies modulables et renouvelées ;

la galerie devient plus qu'un simple espace perceptif. Elle est un lieu de rencontres, où nos sensibilités nous invitent à faire entrer l'art dans notre quotidien et à faire des œuvres des compagnons de vie.

La galerie se métamorphose en une étendue rêveuse.

Par le prisme du travail de trois artistes, cette première exposition aborde la représentation du réel, sa perception et notre rapport à ses différentes composantes. Chacun·e par son langage propre - photographie, peinture, céramique - s’attarde sur un pan de réalité et en explore sa relation intime. Les pièces présentées traduisent ainsi leur appréhension singulière de ce qui nous entoure.

À travers ces œuvres, c’est notre rapport aux paysages — urbains, naturels, intimes — qui se révèle et se réinvente, dans un dialogue constant entre observation et rêverie.

Telles de petites percées, les expositions nous plongent dans le travail des artistes et nous convient à la curiosité et à l’exploration.

Les couleurs, les détails, les supports, les sujets, les formats, les textures ou encore les techniques sont autant de caractéristiques qui rendent les œuvres uniques - et offrent à celui qui regarde autant de points d’entrée dans ces mondes créatifs et singuliers.

*Expression empruntée au texte de Marie Auger (L’épreuve de la matière, BnF, 2023)