Vue d'atelier 2024 © Christine Jean

Dans son « errance créative » où le processus est tout aussi important que le sujet, les œuvres de Christine Jean sont des espaces d’expérimentation ; jamais figées, elles sont volontairement laissées ouvertes à de futurs possibles.

(Com)prises dans ce cycle de création, elles traversent plusieurs états : elles naissent, stagnent, se transforment, se détruisent, se réemploient, se transposent… En constante évolution, ce lent travail, fait autant état du temps qu’il joue avec son passage.

À la manière de couches sédimentaires, ces flux temporels se matérialisent — dans les peintures, par exemple — par des strates de matière au travers desquelles l’artiste exhume pour nous ce qui, jusque-là, était imperceptible. Les oxydations maîtrisées de ses dernières toiles témoignent également de ces réactions au long cours et des changements visuels et compositionnels qu’elles induisent.

Avec l’encre, ce sont les éphémères sillages des ondulations de l’eau (Carnets d’ondes) ou la minérale plasticité des effets de matière et de transparence (L'eau dans les pierres) que Christine Jean capture et explore.

Échos ou mimésis, ses oeuvres nous livrent des instants saisis, des forces sensibles, des mondes intermédiaires. On comprend alors que, pour Christine Jean, il ne s’agit pas tant de reproduire l’apparence du réel que d’en exprimer les dynamiques.